Politique de la ville

La loi n° 2014-173 du 21 février 2014 a précisé le nouveau  cadre de la compétence "politique de la ville" : 

« La politique de la ville est une politique de cohésion urbaine et de solidarité, nationale et locale, envers les quartiers défavorisés et leurs habitants. Elle est conduite par l'Etat, les collectivités territoriales et leurs groupements dans l'objectif commun d'assurer l'égalité entre les territoires, de réduire les écarts de développement entre les quartiers défavorisés et leurs unités urbaines et d'améliorer les conditions de vie de leurs habitants. [...] »

 

Les objectifs de la politique de la Ville

  1. Lutter contre les inégalités de tous ordres, les concentrations de pauvreté et les fractures économiques, sociales, numériques et territoriales ;
  2. Garantir aux habitants des quartiers défavorisés l'égalité réelle d'accès aux droits, à l'éducation, à la culture, aux services et aux équipements publics ;
  3. Agir pour le développement économique, la création d'entreprises et l'accès à l'emploi par les politiques de formation et d'insertion professionnelles ;
  4. Agir pour l'amélioration de l'habitat ;
  5. Développer la prévention, promouvoir l'éducation à la santé et favoriser l'accès aux soins ;
  6. Garantir la tranquillité des habitants par les politiques de sécurité et de prévention de la délinquance ;
  7. Favoriser la pleine intégration des quartiers dans leur unité urbaine, en accentuant notamment leur accessibilité en transports en commun, leur mixité fonctionnelle et urbaine et la mixité de leur composition sociale ; elle veille à ce titre à la revitalisation et la diversification de l'offre commerciale dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville ;
  8. Promouvoir le développement équilibré des territoires, la ville durable, le droit à un environnement sain et de qualité et la lutte contre la précarité énergétique ;
  9. Reconnaître et valoriser l'histoire, le patrimoine et la mémoire des quartiers ;
  10. Concourir à l'égalité entre les femmes et les hommes, à la politique d'intégration et à la lutte contre les discriminations dont sont victimes les habitants des quartiers défavorisés, notamment celles liées au lieu de résidence et à l'origine réelle ou supposée.

 

En juin 2014, Guéret fait officiellement son entrée en politique de la ville. Le quartier prioritaire défini par le Commissariat Général à l’Egalité des Territoires devient rapidement le projet Albatros. Ce nom est choisi par les élus locaux pour dénommer ce nouvel espace urbain regroupant les ilots d’habitats collectifs de Charles de Gaulle, Brésard, Olivier de Pierrebourg, Beauregard, Sylvain Blanchet et Madeleine Chapelle. Le critère unique du revenu fiscal médian, l’obligation de continuité géographique et le seuil de 1000 habitants contribuent à dessiner ce quartier dans sa forme actuelle, celle d’un albatros ancré au cœur de la ville de Guéret.

 

La gouvernance

Trois instances de gouvernance sont opérationnelles depuis octobre 2014. Elles permettent d'associer l’ensemble des acteurs du terrain dans l’élaboration du futur contrat de ville. Pour renforcer l’ingénierie de projet sur ce dossier, la Communauté d’Agglomération a recruté un chef de projet Politique de la Ville et conventionné avec le centre de ressources Villes au Carré pour l'accompagner dans la démarche.
Le comité stratégique animé par le Préfet de la Creuse, le Député de la Creuse et Maire de Guéret et le Président de la Communauté d’Agglomération valide les différentes étapes du contrat. Le comité technique, lui, est chargé de préparer les décisions du comité stratégique. Il est composé des principaux représentants des services de l’Etat impliqués dans la démarche, ainsi que des représentants des services de la Ville et ceux de la Communauté d’Agglomération. Ce comité technique est co-animé par la déléguée du Préfet et le chef de projet du Grand Guéret. Enfin, 6 groupes thématiques animés par des binômes ou des trinômes Etat – Ville – Communauté d’Agglomération se sont constitués. Les 5 premiers sont chargés d'élaborer le diagnostic partagé du territoire et de définir les enjeux, les orientations stratégiques, les objectifs opérationnels et le plan d’action de chaque thématique. Le 6ème conçoit et met en œuvre les modalités de la participation des habitants afin d’associer dès la phase diagnostic les résidents au projet Albatros. Au sein de chaque groupe, les acteurs locaux associatifs et institutionnels, ainsi que quelques habitants, apportent et partagent leurs connaissances.

 

La participation des habitants

Au-delà de ce travail des acteurs, deux axes sont privilégiés pour s’assurer d'une participation rapide et pragmatique des habitants. La mise en place de 4 " diagnostics en marchant " sur 4 secteurs géographiques du quartier prioritaire et la mise en œuvre d’un questionnaire auprès de 20 % des ménages de l’Albatros ont ainsi permis de conforter ou d'infirmer les représentations des acteurs.
Grâce à ces deux modalités, plus de 200 habitants ont été rapidement impliqués.
Actuellement, les partenaires accompagnent la mise en place d'un conseil citoyen. Le conseil citoyen est un lieu d'expression collective des habitants et un acteur indissociable de l'élaboration des projets en faveur du quartier et des ses habitants.

 

Les enjeux du territoire

  • La prise en compte et la déclinaison de ces 4 enjeux devront concourir à la réduction des inégalités et de la pauvreté en incluant les 3 priorités transversales de la Politique de la Ville : la jeunesse, la lutte contre toutes les formes de discrimination et l’égalité femme – homme.
  • Attractivité du territoire et amélioration du cadre de vie de l’Albatros :  dans le cadre du programme de renouvellement urbain (logement social et privé, aménagements de proximité tels que les aires de jeux, la sécurisation des cheminements piétonniers, le traitement de déchets, la réalisation d'un centre de la vie sociale, d'un centre de santé...) mené sur les 5 ans du contrat.
  • Création de valeurs et d’emplois et insertion professionnelle : cet enjeu consiste dans la mobilisation du droit commun et notamment des moyens du service public de l’emploi (contrats aidés) et l’accompagnement des projets de création d’entreprises et de formation des habitants. 
  • Inclusion sociale et culturelle des habitants fragiles : prise en compte de l'habitant-citoyen, mise en confiance et retour à l'estime de soi.
  • Réussite éducative et citoyenneté par un accompagnement individualisé de jeunes qui rencontrent des difficultés d’ordre scolaire, social ou sanitaire et à mettre en œuvre avec l’ensemble des partenaires des actions sur mesure.
  • Le Contrat de Ville du Grand Guéret veillera donc à résoudre en priorité les situations de forte précarité dues aux situations familiales difficiles (familles monoparentales), au faible niveau de ressource hors prestations des habitants, à l’absence de formation et de qualification et à un marché de l’emploi en crise, par des actions ciblées allant jusqu’à l’individualisation. Il s’appuiera sur un programme de renouvellement urbain générateur de revenus, une insertion par l’activité économique liée notamment aux investissements structurants du territoire, un renforcement des coopérations et de la concertation dans le champ de l’insertion sociale, de la formation et de l’éducation.